Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
le blog des fanas de livres
le blog des fanas de livres
  • Je lis pour m'évader, avancer, ressentir des émotions et des sensations, rire, vibrer, pleurer, comprendre, m'ouvrir à de nouvelles cultures, rêver, trembler... et j'ai bien envie de le partager avec vous.
  • Accueil du blog
  • Créer un blog avec CanalBlog
Publicité
Archives
16 mars 2022

Notre quelque part, de Nii Ayikwei Parkes

notre quelque ^part

Il était présenté comme un coup de coeur de la médiathèque, j'aime bien cet éditeur, alors je l'ai emprunté.

Dans un village du Ghana comptant une douzaine de famille, un amas ressemblant à des restes humains est retrouvé dans une case. Les premières investigations menées à la va vite ne donnent rien et ne permettent même pas de définir ce que sont ces restes. Mais comme la maîtresse d'un ministre est impliquée dans la découverte, l'inspecteur principal Donkor décide de se saisir de l'affaire en vue d'accélérer son avancement. Il envoie au village, en utilisant la corruption et la violence, un jeune médecin légiste formé en Angleterre, Kayo Odamtten, avec l'ordre de résoudre l'affaire rapidement, si possible en y ajoutant une envergure internationale.

Au lieu de braquer les habitants, comme l'ont fait les premiers policiers venus s'occuper de l'enquête, Kayo va, tout en menant des investigations rigoureuses, prendre le temps d'écouter les anciens, de demander l'autorisation d'enquêter au chef du village et de suivre les recommandations du féticheur.

C'est un régal de suivre les échanges en langue populaire africaine (un peu comme dans les livres d'Alain Mabanckou). D'ailleurs chapeau au traducteur qui a su garder l'aspect vivant de ce langage. 

La description de la ville d'Accra, avec ses bouchons, sa pollution et sa corruption est en complet décalage avec la vie de village où les anciens sont entendus, boivent du vin de palme en écoutant la radio sous l'arbre central et où les croyances sont prépondérantes.

On suit l'enquête qui oscille entre techniques scientifiques et contes traditionnels.

Un roman à l'écriture poétique qui nous fait voyager et permet aussi d'évoquer les problèmes d'un continent en mutation comme la corruption ou la place des femmes. 

Les adeptes des polars scientifiques ne trouveront peut-être pas leur compte dans les détours oniriques que prend l'histoire, mais moi j'ai beaucoup aimé ce flou qui rend l'histoire vivante.

Extraits

"Ma mère disait toujours qu’il est bon de terminer ce qu’on doit faire avant le départ du soleil ; ainsi, son départ n’est pas la fin de la journée mais le commencement de la nuit."

"- Opanyin Poku, pourquoi nous tous là on dit ça sent chose gâtée, et vous tous ici vous n'avez pas senti rien?
J'ai ri.
- Sargie, est-ce que je peux dire quelque chose en langue twi de chez nous?
- Ah, Opanyin, y'a pas problème.
- Alors écoutez bien ce que je vais dire, Sargie. Sebi, notre village là, c'est comme un vagin. Ceux qui sont dedans n'ont pas de problème ; ceux qui sont dehors trouvent que ça sent."

Publicité
Publicité
Commentaires
G
Un voyage livresque au Ghana, ça ne se refuse pas !
Répondre
G
@ Alex : oui, j'aime leurs coups de coeur qui me correspondent bien
Répondre
A
Ta BM a fait un bon choix.
Répondre
L
J’aime bien lire les petits extraits cela illustre bien ce que tu veux dire.
Répondre
K
J'ai très aimé!!! et admiré le travail u traducteur.
Répondre
A
Je ne connais pas cet auteur ; ce que tu dis de ce roman est plutôt tentant.
Répondre
Publicité