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Soleil amer, de Lilia Hassaine
L'usine française est venue en Algérie chercher de la main d'oeuvre, alors le père est parti, laissant sa femme et ses trois enfants dans le village de montagne de Sétif. Cinq ans plus tard, en 1964, il a économisé assez d'argent pour faire venir sa famille à Paris. Sa femme, Naja, s'imagine que tout sera plus facile, qu'elle aurait le confort et l'abondance, mais le minuscule appartement à l'étage d'une maison vétuste n'est pas des plus accueillant, jusqu'au déménagement dans les tours en béton toutes neuves ou le vivre ensemble est brandi comme un symbole d'intégration.
Des jumeaux naissent, et ...
Aux problèmes d'intégration, de ghettoïsation et de racisme, vient s'ajouter un secret de famille lourd à porter.
On suit cette dualité biculturelle où les filles sont scolarisées normalement mais doivent se marier à peine nubiles, où les femmes n'ont pas leur mot à dire, où les corps des hommes sont cassés très tôt par un travail harassant à l'usine ou sur les chantiers et où cette population se retrouve étrangère en France comme en Algérie.
On suit aussi la politique d'émigration en France, avec les arrivées mais aussi les retours au pays encouragés.
Désillusion d'une intégration difficile et d'un métissage culturel inexistant avec, en plus, les ravages du chômage et de la drogue.
J'ai beaucoup aimé la toute première partie du roman, la vie rude et simple en Algérie, l'arrivée de cette mère dans un nouveau pays, ses espoirs et ses silences. J'ai été touchée par la justesse de ses sentiments. Mais par la suite, je ne sais pas vraiment analyser pourquoi, j'ai trouvé une certaine froideur dans le récit, comme si il y avait la description d'une suite d'événements sans émotion. La seule sensibilité était dans l'entraide entre les femmes du quartier. J'ai trouvé aussi dommage que le secret de famille ne soit pas plus exploité.
Même si le thème m'a intéressé, j'ai trouvé dans ce livre un goût impersonnel qui m'a laissé de côté.
Extrait : "Naja aimait la France malgré tout. Elle répétait : « L’Algérie et la France sont des sœurs empêchées. Elles n’ont pas réussi à vivre ensemble, mais n’ont jamais su vivre l’une sans l’autre. » Nour ressentait de la colère à l’égard du pays qui lui avait pris son grand-père, qui avait épuisé son père et laissé sa famille croupir dans une banlieue sordide. Sa mère lui répondait toujours : « Rentre en Algérie si tu veux », elle savait très bien que Nour ignorait tout de son pays d’origine, même la langue."
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