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le blog des fanas de livres
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24 janvier 2024

Ce que je sais de toi, de Eric Chacour

Ce que je sais de toi

Dans les années 80, Tarek, un jeune égyptien copte, a suivi le chemin tout tracé par ses parents : étude de médecine, reprise de la clinique paternelle, mariage d'amour avec une amie d'enfance. Une fois par semaine, il se rend dans un quartier déshérité du Caire où il a ouvert un dispensaire. C'est là qu'il va rencontrer une mère malade et Ali, son fils d'une vingtaine d'années. Il va prendre le jeune homme sous sa coupe mais leurs rapports vont chambouler sa vie.

La première partie du roman est écrite à la deuxième personne du singulier, comme si un écrivain omniscient racontait l'histoire de Tarek, de son adolescence à sa vie d'homme. La deuxième partie est écrite par un proche de Tarek, à la première personne du singulier.

J'ai été un peu gênée par ce tutoiement qui apporte une distance avec le personnage. Tarek est un homme assez lisse et neutre, et même au moment de son bouleversement, je n'ai pas ressenti de folie, de flamme. J'aurais aimé des émois, des cris et des déchirements, et à la place il y a des hésitations, une oscillation ... jusqu'à ce que...

La deuxième partie m'a scotché. Tout à coup tout devient plus intime avec des phrases incisives, émouvantes et un rythme plus rapide. La plume est fluide et délicate. Tout se révèle, c'est éblouissant.

Le portrait d'un homme sensible, mais aussi une histoire de famille (les femmes : mère - femme - bonne ont un grand rôle), d'inégalité, de jugement et de liberté.

Un premier roman plus que prometteur porté par une construction étonnante et maîtrisée. 

Extrait : "Ali te secondait lors de tes permanences au Moqattam et tu le raccompagnais ensuite chez lui où vous passiez le restant de la soirée avec sa mère. Il se rendait au dispensaire une demi-heure avant toi pour repérer les cas prioritaires dans la file qui se formait. Ceux-là étaient conduits dans la salle d'attente où ils pouvaient s'asseoir en attendant leur tour. Ali apprenait vite. Il avait la main preste et tu avais rarement besoin de lui montrer plus d'une fois un geste pour qu'il le reproduise correctement. Il prenait le pouls, le poids, la température. Avait à coeur de bien faire. Ne semblait jamais incommodé par une odeur ou par la vue d'une plaie. Tu te surprenais à user des mêmes conseils et explications que ton père lorsque celui-ci t'enseignait ce métier. Tu t'entendais parfois reprendre jusqu'à ses intonations, comme si, à travers toi, il refusait de n'être plus."

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Commentaires
D
Bonjour Gambadou, grâce à Luocine, j'ai lu ce roman et je ne l'ai pas regretté : très belle histoire bien construite et c'est bien écrit. Bonne journée.
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D
Bonjour Gambadou, grâce à Luocine, j'ai lu ce roman et je ne le regrette pas. Très belle histoire et belle écriture. Bonne journée.
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G
Il me semble qu'il est à la bib de St Lunaire... Donc pourquoi pas ?!
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A
Un roman que j'avais trouvé plein de clichés et qui m'était tombé des mains : je n'étais pas entré dedans.
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A
J'hésite devant ce roman ; je ne sais pas trop ..
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M
J'ai déjà lu des critiques très positives sur ce roman et la tienne me conforte dans l'idée que j'ai bien fait de le noter :) En principe je ne suis jamais déçue par le prix Femina des Lycéens...
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L
j'ai tant aimé ce roman !
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