Délivrances, de Morrison Toni

1 septembre 2015

parution 08/2015 - 196 p. traduit de l'américain

Lu dans le cadre du blogoclub de Sylire et Lisa, et en même temps j'avance dans le challenge 1% de la rentrée littéraire !

J'ai toujours été ébahie par la qualité d'écriture de Toni Morrison, ce nouveau roman ne déroge pas à la règle.

Bride est née avec une peau noire comme l'ébène, d'un noir bleuté qui a heurté sa mère et son père, deux mulâtres à la peau claire. Abandonnée par son père, elle va être élevée sans amour par sa mère pour qui elle est un fardeau. Elle va cependant réussir à s'affranchir de la couleur de sa peau en en faisant un atout hors norme "J'ai vendu mon élégante noirceur à tous ces fantômes de mon enfance et maintenant ils me la payent. Je dois admettre que forcer ces bourreaux - les vrais et d'autres comme eux - à baver d'envie quand ils me voient, c'est plus qu'une revanche. C'est la gloire."

Elle rencontre un jeune homme, Booker, assez secret. Ils vivent ensemble six mois d'un bel amour jusqu'à ce qu'il la quitte, sans réelle explication.

Commence alors pour Bride une quête. Car Bride et Booker ont en commun un traumatisme d'enfance "une petite histoire triste de blessure et de chagrin : un problème et une douleur anciens que l'existence a lâchés sur leurs êtres purs et innocents" qu'ils vont devoir surpasser pour se retrouver.

C'est un livre choral où les principaux protagonistes prennent la parole tour à tour. Ce sont des personnes auxquels on s'attache. Ils ont tous une fêlure, une blessure qui les rends fragile derrière leur apparence invulnérable.

Un livre très dense, qu'il faut prendre le temps de lire et de savourer. On y retrouve les thèmes chers à Toni Morrison : le racisme, l'abandon, l'amour, les blessures d'enfance. Une écriture travaillée et simple à la fois. On s'y perd parfois, cela demande de la concentration, mais quel bonheur de lecture !

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2/6