impatience

Nous somme en Bretagne juste après la seconde guerre mondiale. Louis, 16 ans, s'est fait enrôler dans la marine pour fuir un beau-père de plus en plus tyrannique. Anne, sa mère, va l'attendre. Tous les jours, elle va se rendre sur la grève pour voir passer les bateaux qui rentrent au port. Elle espère, elle attend, elle s'enfonce dans une douleur sans retour, et elle invente le repas fabuleux qu'elle donnera au retour du fils prodige. 

Autour d'elle la vie continue avec ses deux autres enfants dont elle s'occupe et qu'elle câline, avec son mari qui l'aime plus que tout et la voit s'étiloler d'année en année. Ce mari qui l'idole depuis son plus jeune âge, qui l'a attendu, qui lui a offert une vie plus facile loin de sa condition initiale de femme de pêcheur mais qui a aussi fait fuir son beau-fils. 

J'ai adoré le début du roman, cet amour, cette tension, ces émotions. J'avais du mal à lâcher mon livre, j'étais tendue comme Anne, ressentant toute sa douleur et son amour. Et puis, au fil des pages, la monotonie de cette attente est apparue. Je me suis sentie un peu engluée dans ce long désespoir, cette dépression latente. En même temps je comprends l'idée de montrer que l'esperance est toujours là, mais j'aurais peut-être aimé plus de répondant, de recherche de la part du mari, d'envie. J'ai retrouvé le plaisir de ma lecture vers la fin du texte. L'émotion est revenu, les larmes aux bords des yeux.

Une lecture en demi-teinte donc, des très bons passages, une écriture ciselée mais quelques longueurs.