Allez, sortir un livre de sa PAL dès le premier jour du mois, pas mal !
Les heures silencieuses est un roman écrit à partir d'un tableau d'Emmanuel de Wite. On y voit une femme assise de dos devant un instrument de musique (une épinette), une bonne au fond du couloir passe le balai. La demeure est cossue.
L'auteure imagine le journal intime de Magdalena Van Beyeren, fille et femme d'armateur et d'administrateur de la compagnie des Indes Orientales. Une femme ne peut avoir ce statut, elle sera donc femme au foyer, elle qui accompagnait son père sur le port ou l'aidait à traiter ses dossiers.
Sous ses airs de femme forte qui tient sa maison avec rigueur et amour, on découvre une femme fragile qui se livre dans son journal intime. Elle y exprime ses joies et ses peines, ses attentes, parle de ses souvenirs mais aussi de ses interrogations sur le commerce, notamment celui d'esclaves, et sur sa place de la femme dans la société de l'époque.
Une écriture mélancolique toute en finesse. Un livre "habité" qui se lit en douceur.