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le blog des fanas de livres
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21 février 2024

L'heure des femmes, de Adèle Bréau

Un livre reçu à Noël.

Adèle Bréau revient sur la vie de sa grand-mère, Ménie Grégoire, qui a lancé en 1967 une émission de radio dédiée aux femmes, émission qui perdurera pendant 14 ans.

 

Venant d'un milieu bourgeois traditionnel, mariée à un diplomate, Ménie aime recevoir le tout Paris. Après avoir élevé ses trois filles, elle décide de travailler. Par ses contacts, elle trouve un travail de journaliste, s'intéresse aux femmes et dans le cadre du Conseil National du Travail Féminin dont elle fait partie, donne des conférences en Europe. Elle écrit aussi un livre sur « Le métier de femme ». C'est dans ce cadre que Jean Farran, directeur de RTL qui voulait que ce soit les auditeurs qui fassent la radio, lui a demandé de tenir une émission dédiée aux femmes. 

 

L'émission a trouvé son public à une époque où les femmes n'étaient pas entendues. C'était un besoin social de parler d'intimité. Elle va donner des conseils sur la sexualité, les rapports de couple, la liberté ou l'éducation des enfants.

 

Décriée par certains, encensée par le plus grand nombre, cette émission va faire d'elle une idole.

 

L'autrice revient sur cette ascension fulgurante ln y mêlant la vie de deux autres personnes : une femme et sa sœur dans les années 68, une autre dans les années 2022. Ces trois femmes subissent leurs vies et vont réussir à s'émanciper grâce à Ménie Grégoire. C'est une construction intéressante bien qu'un peu clichée.

 

C'est captivant de suivre l'émancipation des femmes à partir de 1967, la méconnaissance totale de leur corps, leur manque de liberté... mais c'est aussi important de voir que de nos jours, même si les avancées notamment en terme de contraception et d'avortement ont été capitales, les femmes ne sont toujours pas à égalité avec les hommes, non seulement en ce qui concerne la charge mentale, mais aussi quand il est question de consentement ou de féminicide.

 

Un livre donc très intéressant d'un point de vue historique, mais une écriture que je n'ai pas trouvé à la hauteur. Au-delà des coquilles (fautes de frappe notamment sur les prénoms) ou méconnaissance du sujet (« dans le silence de ma petite chambre, au son des mats qui s'entrechoquent et de la mer qui respire » euh, des mats qui s'entrechoquent ? Drôle de bateaux!!!) l'écriture est assez pauvre. Je pensais qu'il s'agissait d'un premier roman, mais non, c'est son septième.

 

Finalement, cela m'a donné envie de lire les romans de Ménie Grégoire.

 

Extraits : « Les gens s'ouvrent à elle, lui racontent leurs grands drames et leurs petits soucis. Tout le monde a besoin de ça. D'une oreille, sans jugement. De quelqu'un qui puisse tout entendre, qui puisse leur répondre qu'aucun vice, aucune douleur, aucune tragédie n'est solitaire. Quelqu'un qui explique aux femmes leur corps, aux jeunes filles les réalités du couple, aux hommes les besoins de leurs épouses. On ne parle pas de ces choses là, non. Ni chez les riches ni chez les pauvres. On se tait depuis si longtemps parce que c'est ainsi qu'on faisait autrefois, parce qu'on n'avait pas le choix et qu'il fallait bien vivre plutôt que de s'appensentir sur le chagrin d'un frère, d'un père ou d'un fils. Parce qu'il fallait rester fort, forte, et ne pas se regarder le nombril. Mais il n'y aura plus de guerre. Aujourd'hui, on a le droit de s'écouter et d'écouter les autres. »

 

«- Madame, vous faites entrer les femmes dans l'intimité des autres avec indécence. Vous leur faites dire des choses qu'on ne dit pas. Même dans les dîners entre amis.

La moue est dégoûtée. On y est. Les femmes sont indécentes. Comment peuvent-elles lever le mystère ancestral sur leur féminité ? Répandre le secret des foyers ? Révéler sur les ondes les petits arrangements des couples, des familles, les manquements des pères, les douleurs des corps, l'insatisfaction des vies ...Avant Ménie, on se gardait bien d'ennuyer la société avec tout ça. D'évidence, le silence convenait à chacun. »

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Commentaires
L
Menie Grégoire ! je n'ai jamais pensé à elle qu'en souriant de façon moqueuse ! et jamais en pensant qu'elle avait pu aider des femmes à s'émanciper. Bref que de clichés dans ma tête !
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G
C'est marrant, je ne connaissais pas ce roman et je l'ai eu entre les mains hier à la bib, et je vois ton billet ce matin... Bon comme j'ai lu récemment les années d'annie ernaux qui traite notamment de l'émancipation des femmes, je ne vais pas me ruer sur celui ci.<br /> <br /> De cette autrice, j'ai lu "Haute saison" distrayant et bien foutu, j'avais bien aimé !
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G
@ Aifelle : je pense qu'elle a trouvé son public dans les mères ou les personnes qui n'avaient pas accès à la culture. Son discours aujourd'hui peut paraître vieux jeux, mais il était novateur à cette époque.
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A
Menie Grégoire passait à la radio lorsque j'étais jeune adulte, mais je ne me souviens pas l'avoir écoutée. Il me semble que nous la considérions un peu démodée par rapport à tout ce qui se passait à se moment là (1968). Les livres féministes qui commençaient à arriver des Etats-Unis étaient plus attirants.
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