La lettre à Helga, de Birgisson Bergsveinn
traduit de l’islandais par Catherine Eyjólfsson
Livre de la rentrée - 9ème lu (dont 2 jeunesses) - challenge 1% Hérisson
Merci à Price Minister pour l'envoi de ce livre dans le cadre du match de la rentrée littéraire.
Bjarni est à la fin de sa vie. Sa femme vient de mourir, et il se décide enfin à écrire une lettre à Helga, une femme qu'il a aimé éperdument.
C'est une sorte de confession sur sa vie de fermier islandais, les décisions qu'il a du prendre, ses relations avec sa femme... Il y a beaucoup d'humour et d'autodérision, beaucoup d'émotion aussi. J'y ai retrouvé l'écriture islandaise qui m'avait beaucoup plu dans "la vierge froide et autres racontars" de Jorn Riel (ah, les histoires de décès en plein hiver, avec le corps qu'on ne peut enterrer et qu'il faut faire patienter... un régal d'humour !).
A travers ce roman, l'auteur nous dépeint la rudesse et la beauté de l'Islande, les us et coutume des paysans, l'attachement à la terre et aux bêtes. Une vie simple où la solidarité fait partie de la vie des habitants. Bjarni est un personnage profondément humain pour lequel j'ai ressenti énormément d'empathie. On suit ses émotions, ses atermoiements, ses questionnements, sa faiblesse aussi. C'est un homme bon qui cache une grande sensibilité dans son corps de fermier.
Un beau roman mêlant humour et émotion. Une écriture très fine. Quelques petites longueurs au trois quart du livre, mais rien qui gâche le plaisir de la lecture.
Extrait : "Il y a assurément une foule de gens qui crèvent la faim et manquent de tout. Moi, j'ai toujours eu assez pour les miens et moi-même, et mes décisions, je les ai toutes assumées sans déranger ces messieurs dans leur boulot. J'ai compris aussi que ce Dieu qui est aux cieux doit être en partie fabriqué par l'homme. Je crois bien qu'il existe, mais il ne doit guère être du genre à se laisser pousser la barbe. Il m'a semblé qu'il se manifestait plutôt dans les couleurs d'automne ou dans l'arôme d'un bout de bois d'épave fraîchement fendu, qui se scinde joliment en deux piquets de clôture destinés à vous survivre."