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le blog des fanas de livres
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17 avril 2016

En attendant Bojangles, de Bourdeaut Olivier

en-attendant-bojangles parution 01/2016 - 160 p.

J'ai été très étonnée par ce livre parce que je ne m'attendais pas du tout à ça ! 

- Des critiques que j'avais lues, j'avais retenu que c'était un livre enjoué et joyeux, ce qui me tentait beaucoup (ça change du marasme habituel) !

- La couverture sur fond jaune d'un couple en train de danser laisse penser que ce roman est léger et facile.

Et j'ai donc été assez désorientée, parce que j'ai trouvé ce livre plutôt dur et sombre, et en relisant les avis des uns et des autres, je n'ai pas l'impression d'avoir lu le même livre !

C'est l'histoire d'un couple qui vit dans une folie douce. Ils refusent la réalité et vivent hors des conventions, dans une gaieté extravagante. Ils vivent à quatre avec leur fils et un oiseau exotique surnommé Mademoiselle Superfétatoire. Leur fils en prend son parti, obligé de mentir en classe pour s'inventer une vie "normale", obligé de mentir chez lui pour inventer une journée plus intéressante que celle qu'il a vécu à l'école "Quand la réalité est banale et triste, inventez-moi une belle histoire, vous mentez si bien, ce serait dommage de nous en priver".

La mère a un caractère tempétueux et déluré. Le mari est fou amoureux de cette femme excentrique, qui peut aller faire ses courses toute nue et  qui organise des fêtes impromptues. Il lui invente tous les jours un nouveau prénom et se laisse porter par sa folie. Malheureusement, vivre en marge de la société de nos jours est difficile et la réalité va s'imposer. La folie magique de la mère se transforme petit à petit en crise de folie furieuse. Le côté farfelu devient schizophrénie, bipolarité, hystérie.

Le texte est écrit par le fils qui explique son enfance assez déroutante. Il a un regard extérieur touchant et tendre. Mais il y a aussi des magnifiques pages écrites par le père. On ressent alors tout l'amour qu'il porte pour sa femme et pour son originalité. Un amour fou qui peut être destructeur pour l'entourage.

Un livre qui sort de l'ordinaire, qui m'a décontenancé et que j'ai lu d'une traite. Décontenancée parce que j'ai toujours vu le côté négatif derrière l'humour et la folie lumineuse de la mère. Décontenancée parce que, comme dans le dernier livre de Sorj Chalandon, j'ai du mal à comprendre l'attitude d'un adulte consistant à fermer les yeux devant un comportement déviant sans penser d'abord à l'enfant. Décontenancée parce que je m'attendais à lire un livre plein d'humour et de lumière.

Un livre qui m'a mise mal à l'aise et qui me restera longtemps en mémoire. Un roman à la fois extravagant et bouleversant.

 

Extrait : "A l’école, rien ne s’était passé comme prévu, alors vraiment rien du tout, surtout pour moi. Lorsque je racontais ce qui se passait à la maison, la maîtresse ne me croyait pas et les autres élèves non plus, alors je mentais à l’envers. Il valait mieux faire comme ça pour l’intérêt général, et surtout pour le mien. A l’école, ma mère avait toujours le même prénom, Mademoiselle Superfétatoire n’existait plus, l’Ordure n’était pas sénateur, Mister Bojangles n’était qu’un bête disque qui tournait comme tous les disques, et comme tout le monde je mangeais à l’heure de tout le monde, c’était mieux ainsi. Je mentais à l’endroit chez moi et à l’envers à l’école, c’était compliqué pour moi, mais plus simple pour les autres."

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Commentaires
D
Rebonjour gambadou, je fais partie des quelques lecteurs qui n'ont pas été convaincus. Je ne comprends pas l'engouement pour cette histoire qui m'a donné le cafard. Bonne journée.
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A
Oui, c'est un drôle de petit livre, que je n'ai pas pris du tout au pied de la lettre pour le coup (mais parfois je le fais et je passe à côté). Je comprends ton impression, si on prend cette histoire d'un point de vue réaliste, c'est très tragique. J'ai pris ça comme une fable plutôt...
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G
Pour moi, c'est un livre d'amour tragique... Pour tous les protagonistes, à des niveaux différents.
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C
on en a tellement parlé que je vais attendre pour le lire.
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N
Il n'est pas que drôle ce roman, non, loin de là... Je l'ai trouvé triste et beau... Tout ce que j'aime, un vrai coup de coeur !
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A
Pour ma part, j'en retiendrai du triste et du joyeux à égalité. Peut-être sommes-nous trop habitués à de l'auto-fiction et supportons nous moins bien la fantaisie d'une fiction pure ?
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A
Merci pour cet avis. Une amie doit me le prêter très prochainement .<br /> <br /> Je ne sais plus si j'ai hâte...<br /> <br /> Belle semaine
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K
Mais j'aime beaucoup ton avis!
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S
Je comprends ton ressenti, bien que je sois plus enthousiaste que toi. <br /> <br /> Ce père cherche à adoucir le quotidien de la famille tant qu'il le peut, même si peut-être, ce n'est pas la meilleure des solutions.<br /> <br /> J'ai pensé au film "la vie est belle"...
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P
Je suis d'accord avec la chronique et les commentaires. Il semble loufoque, extravagant, mais il y a surtout de l'émotion (histoire d'amour entre le père et la mère magnifique et émouvante), de la poésie, de la retenue (quand il évoque par exemple "le nouvel état de ma mère").
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L
je dois faire paraître un billet bientôt et tu verras que je partage ton avis, la maladie mentale est toujours triste , mais l'auteur a essayé de la présenter légèrement, c'est un roman pas un témoignage. Beaucoup d'avis sur les blogs vont dans ce sens là , tu n'es pas seule.
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A
La fin m'a bouleversée.
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E
Tu ne peux pas savoir quel plaisir ton billet me fait. Tu es la première, à ma connaissance, à souligner cet aspect crucial du roman. <br /> <br /> Comme toi, j'ai ressenti un réel malaise face au naufrage de la mère, et plutôt que la légèreté et le pétillant dont parlent tous les billets, c’est la mélancolie et la souffrance que je retiendrai de ce livre. Je regrette que les personnages ne soient pas plus fouillés : rien n’est dit de la douleur de l’enfant exclu (jusqu’au bout) de l’amour exclusif qui unit son père à sa mère et que jamais sa mère ne lui témoignera pareillement.
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