le jour d'avant

Le 27 décembre 1974, à l'aube, un coup de grisou dans la fosse Saint-Amé à Liévin va tuer 42 mineurs. Michel Flavent, 16 ans à l'époque, a son frère qui travaille à la mine. Sa vie va être saccagée par la mort de son frère et le suicide de son père un an après. Il faut continuer à vivre et Michel décide de partir loin de la mine et du malheur de la région. Mais à la mort de sa femme, il décide de revenir pour enfin "Venger mon frère, mort en ouvrier. Venger mon père, mort en paysan. Venger ma mère,morte en esseulée; j'allais tous nous venger de la mine. Nous laver des Houillères, des crapules qui n'avaient jamais payé leurs crimes."

Un livre déroutant avec de nombreux rebondissements. Un livre sur l'amour fraternel et sur la culpabilité. Un livre sur les corons et la vie dans la mine, la poussière de charbon qui s'imisce partout et qui obstrue les poumons. Un livre sur le deuil impossible et, enfin, un livre sur l'univers carcéral et l'insoumission.

Des phrases courtes, ciselées et sobres. Une construction qui nous surprend.

Beaucoup d'humanité dans ce livre puissant où les blessures nous touchent. Un très bel hommage original aux mineurs et à leurs familles.

Extrait : "Un jour un madrier s’écroule. Le lendemain un bloc se détache. Une galerie s’affaisse. Un wagonnet s’emballe. Un câble cède. Une lampe explose. Ce ne sont pas des catastrophes, seulement des accidents dont on ne parle pas. C’est lorsque la mine les tue qu’on se souvient qu’il y avait des mineurs."