La nuit des béguines, de Aline Kiner
Les béguinages ont commencé en Belgique à la fin du XIIème siècle avant de s'étendre en France, favorablement accueilli par Saint Louis qui leur alloue une rente. Dans ces béguinages, vivent des femmes indépendantes, célibataires ou veuves et pieuses mais pas religieuses. Elles vivent en autogestion, s'entraide et peuvent travailler.
Au début du XIVème siècle, l'Inquisition est de plus en plus présente. Elle persécute les Templiers et voit d'un mauvais oeil les béguines, trop indépendantes. A Paris, dans le quartier du Marais, se trouve le béguinage royal qui regroupe une centaine de femmes. Ysabel a mis ses connaissances des plantes au service de l'hôpital, Ade, solitaire et veuve, refuse un remariage et hésite à se retirer chez les Bénédictines. La vie est calme au béguinage jusqu'à l'arrivée d'une jeune fille rousse qui a fui un mariage imposé.
Roman historique très intéressant mais aussi roman à suspense car on sent monter la pression contre le béguinage et certaines communautés religieuses, or à cette époque les personnes coupables d'héresie étaient brûlés vives. Les personnages sont très bien campés. On comprend pourquoi ces femmes sont venus au béguinage, certaines pour fuir des mariages imposés, d'autres pour y trouver un cadre religieux sans être enfermées. Il y a aussi en parallèle la sauvegarde d'un écrit dit "hérétique" et la vie d'un moine franciscain. On n'est pas dans "Da Vinci Code" non plus, mais il y a un côté captivant et j'avais hâte de le retrouver. J'ai juste eu un peu de mal à entrer dans le livre, mais ensuite ce fut un grand plaisir de lecture.