C'est un cadeau de Noël qui était resté depuis sur ma PAL. Comme il y a deux livres, j'attendais tranquillement d'avoir du temps devant moi pour les lire sereinement. C'est chose faite.
J'ai retrouvé avec grand plaisir l'écriture d'Haruki Murakami et le côté onirique, voir parfois complètement fou, de l'histoire.
Après une rupture, le narrateur, peintre de portraits, se retrouve hébergé dans une maison perdue dans la montagne, maison ayant appartenu auparavant à un peintre célèbre pour sa peinture nihonga (peinture japonaise). Il va découvrir dans le grenier de cette maison une peinture intitulée "le meurtre du commandeur". Comme si il avait ouvert une porte sur un autre univers en découvrant cette peinture, commence alors des rencontres, découvertes, mystères, évènements irrationnels, voyages fantastiques ...
Une sorte de conte initiatique où l'on plonge avec bonheur. On se laisse glisser dans l'univers des idées, des métaphores ou du rien. Il faut se laisser prendre par la main pour explorer la naissance d'une oeuvre, la portée d'une peinture, le poids de nos démons intérieurs.
L'écriture est fluide, sensible et calme. Parfois quelques longueurs, mais c'est un livre qui m'a transmis une certaine sérénité.
Une dimension fantastique avec une écriture à la fois poétique et étonnante. J'aime ce Murakami !
Extraits : "Dans notre vie, il est fréquent de ne pas pouvoir discerner la frontière entre le réel et l'irréel. Et il me semble que cette frontière est toujours mouvante. Comme une frontière entre deux pays qui se déplacerait à son gré selon l'humeur du jour. Il faut faire très attention à ces mouvements. Sinon on finit par ne plus savoir de quel côté on se trouve."
"Dans le silence du bois, je pouvais presque entendre jusqu’au bruit de l’écoulement du temps, du passage de la vie. Un humain s’en allait, un autre arrivait. Un sentiment s’en allait, un autre arrivait. Une image s’en allait, une autre arrivait. Et moi aussi, je me désintégrais petit à petit dans l’accumulation de chaque moment, de chaque jour, avant de me régénérer. Rien ne demeurerait au même endroit. Et le temps se perdrait. Un instant après l’autre, le temps s’écroulait puis disparaissait derrière moi, comme du sable mort. Assis devant la fosse, l’oreille aux aguets, je ne faisais qu’écouter le temps mourir."