Carnet de bord du 02 au 08 juillet 2025
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L'histoire vraie de Maurice et Maralyn Bailey, un couple d'anglais qui a décidé, en 1972, de partir à l'aventure en bateau de Southampton à La Nouvelle Zélande.
Le couple a mis plusieurs années à se préparer, lisant des documentaires, des cartes de pilotage et des guides de navigation.
Maurice est solitaire, taciturne avec une tendance dépressive. Maralyn a un caractère plus optimiste et conquérant.
Le couple a tout vendu, tout laissé derrière lui pour construire leur bateau. Le début du voyage correspond à leurs attentes, mais au large des îles Galapagos, neuf mois après leur départ, la rencontre avec un cachalot va endommager leur bateau qui va couler.
Ils vont juste avoir le temps de récupérer dans leur canot de sauvetage et leur annexe, des boîtes de conserve, de l'eau et quelques ustensiles. N'ayant pas de radio, leur seul espoir est de se retrouver sur une voie maritime.
On va suivre alors toutes leurs dérives, leurs espoirs, leurs doutes, leurs peurs ou leurs abattements ainsi que leurs débrouillardises pour survivre de longs mois.
Leurs caractères sont très différents et ils vont arriver à se soutenir l'un l'autre en imaginant leur futur, un nouveau bateau, un autre départ.
Ils m'ont impressionnés par leur résilience.
Un roman qui se lit très facilement et dont l'histoire est assez incroyable. L'autrice s'est basée sur de nombreux écrits, notamment le journal de Maralyn, les nombreux articles parus lors de leur retour sur terre mais aussi le livre qu'ils ont écrit.
Amour, aventure, endurance et défi. Tout un programme !
Extrait : "Ils n'avaient ni émetteur radio ni moteur. Aucun moyen d'informer qui que ce soit de leur sort, ni d'aller où que ce soit. Leurs deux petites embarcations gonflables étaient impossibles à repérer sur cette vaste étendue d'eau. Comme une cargaison tombée de l'arrière d'un porte-conteneurs, personne ne s'apercevrait de leur disparition avant qu'ils ne s'échouent sur une côte, à des milliers de kilomètres.
Et dire que naviguer avait procuré à Maurice un sentiment de contrôle, d'autorité. Pendant des mois, il avait domestiqué les éléments, les avait utilisés comme carburant. Il avait filé sur les mers comme s'il en était le maître. Désormais, ils étaient à la merci des vents."
Qu’elle est dense la vie de Léon qui porte les noms de Hassan al-Wazzan à Jean-Léon de Médicis !
Il naît à Grenade en 1488 dans une famille musulmane obligée de migrer vers Fès. C’est là qu’il va passer son enfance et adolescence. Il va ensuite devenir commerçant ou diplomate en passant par Tombouctou et Le Caire. Il va se marier, avoir des enfants, connaître des deuils et des bonheurs. Il est ensuite kidnappé et se retrouve à Rome, prisonnier puis filleul du Pape.
C’est un roman historique foisonnant où on retrouve de l’aventure, de la philosophie, la question des religions et l’histoire des conquêtes du XVe et XVIe siècle.
J’ai été emportée, puis un peu lassée et perdue, puis à nouveau captivée.
Quelques longueurs donc, et tellement d’aventures et de rebondissements que j’en oublierai sûrement beaucoup. Mais il me restera un récit enchanteur, agréable à lire et bien documenté sur un siècle d’histoire et de conquêtes.
Extraits : “De ma bouche tu entendras l'arabe, le turc, le castillan, le berbère, l'hébreu et l'italien vulgaire, car toutes les langues, toutes les prières m'appartiennent. Mais je n'appartiens à aucune. Je ne suis qu'à Dieu et à la terre, et c'est à eux qu'un jour prochain je reviendrai .”
“Moi, Hassan fils de Mohamed le peseur, moi, Jean-Léon de Médicis, circoncis de la main d'un barbier et baptisé de la main d'un pape, on me nomme aujourd'hui l'Africain, mais d'Afrique ne suis, ni d'Europe, ni d'Arabie. On m'appelle aussi le Grenadin, le Fassi, le Zayyati, mais je ne viens d'aucun pays, d'aucune cité, d'aucune tribu. Je suis fils de la route, ma patrie est caravane, et ma vie la plus inattendue des traversées.”
“Le plus bel âge de l’islam, disait-il, c’était quand les califes distribuaient leur or aux savants et aux traducteurs, qu’ils passaient leurs soirées à discuter de philosophie et de médecine en compagnie de poètes à moitié ivres. [...] Les musulmans n’ont faibli que lorsque le silence, la peur et la conformité ont assombri leurs esprits.”
En 1972 est paru un rapport intitulé “Les limites à la croissance”, écrit par 4 chercheurs. Ce rapport, commandé par des industriels et des économistes, prévoyait les conséquences écologiques de la croissance, que celle-ci soit économique, démographique ou portant sur l’exploitation des ressources. L’originalité de ce rapport tient à la notion d’interdépendance entre toutes ces notions.
A sa sortie, ce rapport a fait grand bruit. Plusieurs scénarios étaient présentés, la conclusion étant la nécessité de mettre fin à la croissance afin de préserver le système mondial d’un effondrement.
L’auteur revient sur ce rapport en inventant les quatres scientifiques qui y ont travaillé.
Ce n’est pas un thème très joyeux, ce rapport énonçant il y a plus de cinquante ans les événements écologiques que nous connaissons actuellement, conséquences de l'indifférence des industriels et de la pression des lobbies ... et j’ai trouvé ça passionnant.
Parce que l’auteur nous présente ce livre comme une enquête sur les quatre auteurs donnant un côté humain à ce rapport accablant : que sont-ils devenus ? Quelles ont été les conséquences des conclusions de ce rapport sur leur vie ? Comment ont-ils réussi à gérer leurs inquiétudes avec leurs failles et leurs caractères ?
Une conscience, une complexité, des réflexions mais pas de sermons faciles. A lire.
Extrait : “Le rapport 21 a mis au jour un mal sans visage, un crime collectif dénué d’intention criminelle : la croissance. Des milliards d’individus qui, pris isolément, ne poursuivent aucune intention malveillante : ils vont pourtant entraîner la mort de millions d’autres, provoquer des famines, noyer les deltas.”
Dans ce roman, on va suivre en parallèle la vie de deux jeunes filles marocaines :
- Kenza qui est issue d'une famille de la haute société marocaine, descendante de Mahomet. Elle va faire des études dans un lycée français, partir à Paris à sciences Po, et souhaite vivre en France et y faire sa vie.
- Fatiha, est la fille de la bonne. Elle va à l'école marocaine du coin, est plutôt douée et veut faire des études de médecine mais ne pourra pas y accéder. Elle devient infirmière.
Les deux jeunes filles ont été élevées ensemble, se considèrent comme des sœurs. Mais leur destin va être différent dû à leurs conditions sociales opposées.
Ce qui les unit ou les faits diverger, c'est aussi le poids de la société marocaine, le poids des traditions, surtout pour des femmes. On est dans les années 2011, et même si la femme a beaucoup plus de liberté, peut faire des études, ne porte pas le voile, elle est quand même sous le joug d'un père ou d’un mari.
Je n'ai pas retrouvé dans ce livre l'écriture si pure et ensorcelante que j'avais décelée dans le premier roman que j'ai lu de cette autrice “ Souviens-toi des abeilles». Pour autant, on retrouve, mais de façon sans doute un peu plus frontale, beaucoup d'humanité dans les personnages.
Ce titre était son premier roman, et il est effectivement plein de promesses.
Extrait : "Je vais retourner au Maroc et tout se mélange, la chaleur de mon enfance, mon arrivée ici, les personnes nées en France, mais qui ne rêvent que de la quitter, les amoureux de cette culture qui sont obligés de s'en aller, la diabolisation de l'islam, les nouveaux convertis qui m'angoissent, Rayan qui pense faire peur au monde et qui a raison, cette double culture qui n'entre dans aucune de leurs cases. La France manque de voyages, par la route ou par les mots. Et le Maroc. Ce Maroc que j'aime tant, où il reste tant à faire. J'ai peur d'y retourner, d'y vivre. Je veux qu'on me laisse penser comme je veux. Croire si je veux. Sans me cacher pour manger, boire, faire l'amour. Sans subir un cadre dépassé. Le monde est si grand, les pays si nombreux, mais je ne me sens chez moi qu'à travers les lettres que je t'écris. Ce sont ces pages, ma vraie patrie."
Ça fait longtemps qu'il était sur ma liste à lire et enfin libre à la bibliothèque.
J'ai beaucoup aimé cette bande dessinée qui n'a aucun écrit et où il n'y a que les illustrations qui permettent de comprendre l'histoire.
Une jeune femme, vendeuse dans un grand magasin, prend tous les matins le train pour se rendre à son travail. Un matin, elle aperçoit le long d'un poteau un sac en tissu rouge. Le lendemain, ne voyant personne le prendre, elle s'en empare et rentre chez elle. À l'intérieur, elle découvre un album photo qu'elle feuillette. Elle va alors se retrouver au sein de l'histoire de cet album.
Un univers à la fois réel et fantastique et des dessins assez classiques qui rendent bien l'humeur des personnages.
Ça se lit vite puisqu'il n'y a rien à lire ! , mais on s'attache à cette jeune fille et c’est une histoire atypique qui me restera en mémoire.
Une belle découverte.
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